mercredi 7 mai 2014

Rythmes scolaires : non, M. Hamon, l'apprentissage ne se fait pas que de 9h à 11h

Le Conseil supérieur de l'Éducation (consultatif) a rejeté ce lundi 5 mai le décret sur les rythmes scolaires introduisant des assouplissements pour les commune qui ont du mal à mettre en place la semaine de quatre jours. Mais notre contributrice Claire Leconte, professeure de psychologie spécialisée en chronobiologie, avait bien d'autres idées, plus ambitieuses, pour cette réforme.


Il est bien difficile de pouvoir échanger rationnellement autour de ce dossier, car chacun se l'approprie selon sa perception. Pourquoi ? Parce qu’on ne parle que de "rythmes scolaires", ce qu’aucun autre pays au monde ne fait. Ce terme, non scientifique, a été inventé en 70-80, quand les connaissances scientifiques sur les rythmes biologiques ont été reconnues par l'académie des sciences créant une nouvelle discipline, la chronobiologie.

Il signifiait "adapter l’emploi du temps scolaire aux rythmes biologiques des enfants et adolescents".

C’est dire que la préoccupation pour le "mal-être" des enfants à l’école est une vieille préoccupation en France, en tout cas elle existait déjà quand l’école fonctionnait sur 4 jours et demi, elle n’est pas apparue avec la semaine de 4 jours.

Et elle perdurera longtemps encore tant qu’on persistera à penser que la réussite des élèves est dépendante uniquement d’un nombre de jours par an ou d’un nombre d’heures par jour en classe et qu’on ne se préoccupera que de l’emploi du temps scolaire.

Rendre les enfants davantage acteurs

Non M. Hamon, la disponibilité aux apprentissages des enfants n'est pas présente que de 9h à 11h. Quand on les motive, qu'on donne du sens à tout ce qu'ils font, qu'on démarre le matin en évitant qu'ils ne s'énervent, qu'on alterne les activités selon leur coût cognitif, qu'on rend les enfants davantage acteurs de leurs apprentissages en les autonomisant plus, qu'on les informe bien sur les objectifs à atteindre, qu'on leur apprend à s'auto-évaluer et à profiter des erreurs qu'ils commettent, ils sont disponibles bien plus longtemps.

Combien de temps vos enfants restent-ils attentifs devant leur jeu vidéo ? À quelle heure sont-ils capables de s'y mettre le matin si on les laisse faire ?

Comment votre ministère ne comprend-il pas que....

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