COMPRENDRE

COMPRENDRE LA REFORME DES RYTHMES SCOLAIRES
Tout le monde s’accorde à dire que l’Ecole en France va mal et qu’il faut la changer.
C’est dans ce cadre de refondation de l’Ecole qu’a été mise en place la réforme des rythmes scolaires.
Elle a été instaurée par décret par Messieurs Ayrault et Peillon le 24 janvier 2013.
Contrairement à une loi qui est étudiée, débattue puis votée par le parlement, un décret est juste imposé par un ministre.
Pour résumer, le « Décret Peillon »  instaure :
·         une demi-journée de classe « supplémentaire » le mercredi matin, ou le samedi matin sur dérogation, soit 9 demi-journées sur la semaine
·         trois heures d’activités périscolaires hebdomadaires supplémentaires, les TAP, Temps d’Activités périscolaires ou NAP, Nouvelles Activités Périscolaires.
·         un calendrier annuel et un nombre d’heures de cours hebdomadaires (24h) inchangés.
·         les journées ne doivent pas compter plus de 5 heures 30 maximum par jour et 3h30 le mercredi matin.
·         La pause méridienne doit durer au minimum 1h30.
·          L’Aide Personnalisée est remplacée par des APC, Activités Pédagogiques Complémentaires : aide pour les élèves en difficulté, aide au travail personnel ou activité de Projet d’Ecole
·         Les mairies et collectivités peuvent remonter un projet d’horaires mais le dernier mot revient au DASEN, Directeur Académique des Services de l’Education Nationale, représentant local du ministre de l’Education Nationale
·         Seuls les établissements publics sont tenus d’appliquer la réforme
En septembre 2013, seules 4000 communes ont choisi de l’appliquer, soit environ 22% des élèves. Elle doit être obligatoire pour tous en septembre 2014.

A VOIR :


CONTRE CETTE REFORME DES RYTHMES SCOLAIRES
L’avenir et le bien-être des enfants dépassent tout clivage politique, c’est pourquoi les « Gilets Jaunes » sont sans étiquette et regroupent toutes les personnes qui sont contre la réforme de Mr Peillon sur les rythmes scolaires.
Les « Gilets Jaunes » revendiquent l’ABROGATION du décret Peillon qui met en place cette réforme relative aux rythmes de l’enfant et de l’école.
Non par volonté d’immobilisme, mais dans l’optique de mettre en place une réelle refondation de l’école en CONCERTATION.
Nous disons NON à cette réforme Peillon car :
·         L’Insécurité augmente


A lire également :
·         La face cachée des TAP (PDF)  merci Jean Rage
·         Comprendre la réforme (PDF)  merci Cécile 24



I)                  La réforme des rythmes scolaires fatigue les enfants


Contrairement à ce que pourraient laisser penser certaines études qui ne font pas l’unanimité, cette réforme a été mise en place sans prendre en compte les besoins physiologiques réels des enfants.
Au final, dans les écoles où la réforme s’applique déjà, les sondages le montrent : 86 % des enfants sont plus fatigués !

Ø  Une réforme qui ne tient pas compte de l’ensemble des journées des enfants.

La réforme raccourcit la journée scolaire des enfants. Cependant, elle allonge leur semaine en les obligeant à se lever 5 jours d’affilée. Ce qui engendre une importante fatigue. De plus, c’est sans prendre en compte la journée globale de l’enfant. Certains enfants dont les parents travaillent sont gardés en périscolaire dès le matin. Ils le sont également à midi et jusque tard le soir.

Avec un niveau d'heures de présence en collectivité qui excède souvent celui de leurs propres parents sur leur lieu de travail, cette réforme demande à des enfants âgés de 3 à 10 ans d'avoir la même vie que des adultes !

Fatigue aussi car cette réforme enlève le jour de « soupape » nécessaire à ces jeunes enfants ! Car même si certains se levaient déjà pour rejoindre le centre de loisir, la fatigue n’y est pas la même.

Ø Une réforme qui bouscule les repères des enfants.
Les TAP ajoutent un adulte référent supplémentaire aux enfants. De plus un même lieu de
vie se retrouve à avoir plusieurs fonctions selon l’heure de la journée. Les enfants sont encore plus déstabilisés qu’avant.
Par ailleurs, selon les modalités d’application de la réforme, les horaires d’une journée à l’autre varient énormément ce qui empêche les enfants de trouver des repères cohérents.
C’est d’autant plus vrai pour les plus jeunes en maternelle où la réforme complexifie l’organisation de la sieste des tout petits, qui leur est pourtant nécessaire. Cette réforme traite les enfants de 3 ans comme ceux de 10 ans.

Ø Le comble de cette réforme des rythmes scolaires.
Fatigue également car les horaires programmés sont souvent décidés suivant les ramassages scolaires et non pas pour le bien-être de l'écolier.

Fatigue car cette réforme ne touche pas les rythmes scolaires annuels, elle préfère ainsi mettre en avant les demandes des professionnels du tourisme plutôt que le rythme nécessaire aux enfants !

Fatigue car cette réforme veut copier sur nos voisins européens en oubliant que nous ne vivons pas dans la même société, que nous avons d'autres mode de vie, des systèmes économiques différents, une législation du travail différente, etc.…

Le comble de cette nouvelle organisation du temps scolaire pour soit disant accéder à de nouvelles activités est que les enfants qui pouvaient faire une activité extra scolaire ne peuvent plus le faire, 42 % des enfants déjà dans la réforme ont abandonné leurs activités du mercredi à cause d’une trop grande fatigue accumulée sur la semaine ou du coût des TAP!

Cette fatigue est telle que dans l'ensemble des écoles qui ont mis en place la réforme en 2013, 55% des parents envisagent de mettre leurs enfants en écoles privées ! Car elles ne sont pas obligées d’appliquer cette réforme. Sachez que de très nombreuses classes ferment (10 en moyenne par région) faute d’effectif, au profit des écoles privées !

A VOIR :

II)               La réforme des rythmes scolaires augmente les inégalités

Ø La territorialisation de l’Ecole entérine les inégalités.
Cette réforme conduit à transférer une partie de la mission éducative aux collectivités locales. Elle prévoit la mise en place d’un projet éducatif local, différent d’une commune à l’autre, d’une collectivité à l’autre. On va vers une école communale et non nationale. Cette « territorialisation » crée une inégalité entre les élèves, selon que les communes seront riches ou pauvres, ouvre la voie à une école à plusieurs vitesses. De plus chaque commune a ses particularités, qu’elles soient sociales, économiques ou culturelles, qu’elles concernent les moyens de transports ou les locaux disponibles, et ce qui peut s’appliquer dans une ne peut pas forcément s’appliquer dans l’autre.
Certaines communes pourront développer des activités intéressantes, d’autres devront se contenter d’une garderie à peine améliorée, de jeux dans la cour ou même de regarder la télé !

Ø La réforme porte atteinte une nouvelle fois au principe de gratuité de l’école !

Malgré la meilleure volonté du monde, de nombreuses mairies sont obligées de rendre les activités payantes, fautes de moyens.
Les 50 ou 90€ alloués par l’état ne suffisent pas, surtout avec les diminutions des dotations de l’Etat !
Dès lors appliquer ce décret en respectant les valeurs d’égalité et de gratuité s’avère souvent impossible. Ce sont pourtant les valeurs de l’Ecole Républicaine !
De ce fait, malgré les promesses, dans la réalité, seules les catégories assez aisées de la population ont accès aux activités périscolaires de qualité. Les autres rentrent chez eux, parfois seuls, les parents étant encore au travail, et pour y faire quoi ?
5% des communes  sont d’ores et déjà obligées de faire participer les parents financièrement pour pouvoir proposer des activités alors que l'année dernière ce temps scolaire était gratuit. Il existe donc bien une INÉGALITÉ d'accès aux Temps d'Activités Péri-éducatif, que se soit du point de vue financier ou du point de vue de la qualité des activités.


Ø Une réforme qui remet en cause la réussite pour tous.
Si l’on observe les 8 modèles de planning mis en avant par le gouvernement en mars 2014 (http://www.education.gouv.fr/cid77491/nouveaux-rythmes-scolaires-des-exemples-emplois-temps.html ), on remarque que:
·         Soit les Activité Pédagogiques Complémentaires sont inexistantes, aucun soutien aux élèves en difficulté ni aide au travail personnel…
·         Soit le seul créneau disponible est lors de la pause méridienne, alors qu’actuellement 2 possibilités sont possibles pour l’Aide Personnalisée
·         Soit les APC sont simultanées aux NAP : lorsque la plupart des enfants vont faire de nouvelles activités ou rentre chez eux, les « élèves en difficulté » vont quant à eux en APC avant de rejoindre leurs petits camarades pour 15 min d’activité !!! Outre que ces enfants sont encore plus stigmatisés, ils vont avoir une journée allégée d’un quart d’heure, continuant à s’enliser encore plus alors que c’est eux qui auraient le plus besoin de cette réforme des rythmes et d’allègement pour apprendre différemment !

La réforme ne favorise pas la réussite pour tous !

Ø  Une réforme inadaptée aux enfants en situation de handicap
Cette réforme creuse encore les inégalités avec les élèves en situation de handicap qui sont les véritables exclus de cette réforme !
En effet, les professionnels ou bénévoles de l’animation ne sont pas ou peu formés pour les accueillir et les activités ne leurs sont pas adaptées. De plus, durant les temps péri-éducatifs, les enfants handicapés ne peuvent bénéficier du soutien de leur auxiliaire de vie scolaire.

Ainsi cette réforme des rythmes scolaires remet en cause :
- le caractère national de l’école publique
- le principe de gratuité
- le principe fondamental d’égalité devant l’instruction.



A VOIR :



III)            La réforme des rythmes scolaires augmente l’insécurité

Les incidents se multiplient depuis la rentrée 2013 dans les écoles où la réforme s’est mise en place !
Le manque de moyens,  de locaux, les horaires décalés, la multiplication des intervenants, les différents statuts d’un enfant à l’autre (participe aux Tap ou pas, mange à la cantine ou pas…) et la désorganisation générale induite par ce décret favorise en effet l’apparition d’accidents.  

Afin de permettre aux mairies d’embaucher moins de personnel, le gouvernement a mis en place le 2 août 2013, un décret abaissant le taux d’encadrement des animateurs pour les activités périscolaires. Le seuil qui était d'un adulte pour 10 enfants de moins de 6 ans et un pour 14 au-delà de 6 ans, est passé à 1 pour 14 et 1 pour 18. Diminuer le taux d’encadrement c’est augmenter les risques d’accidents au sein des écoles.

Notons également que les personnels disponibles pour animer les activités périscolaires ne sont pas nombreux et les mairies pour la plupart sont obligées d’embaucher des personnes peu qualifiées ou des bénévoles. Au final, contrairement aux personnels de l’Education Nationale,  n’importe qui peut s’occuper de nos enfants sans grandes vérifications préalables. Des gens très bien ou d’autres qui peuvent s’avérer peu recommandables… L’Etat désengage sa responsabilité !
Certains syndicats se sont mêmes alarmés de problèmes en matière de sécurité et d’hygiène car les Atsem (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) sont désormais dévolus à partir de 15 heures à d’autres activités et ne peuvent plus ni ranger la classe, ni la nettoyer comme ils le faisaient avant.

A VOIR :



IV)           La réforme de Mr Peillon sur les rythmes scolaires est inefficace.

Ø Cette réforme n’atteindra pas ses objectifs en termes de réussite scolaire !
Elle entend améliorer les résultats scolaires des enfants français et lutter contre la spirale de l’échec scolaire. Or, elle ne peut y arriver.
Déjà,  le niveau scolaire des élèves est influencé par de nombreux facteurs et la question des rythmes n’en est qu’un parmi d’autres plus significatifs comme le contenu des programmes ou la formation des enseignants.
De surcroît, de nombreuses études se contredisent et aucune n’a pu prouver qu’un système, 4 jours ou 4,5 jours, permettent de meilleurs résultats qu’un autre !
D’ailleurs bien des écoles, dans le Rhône et la Loire par exemple, sont aux rythmes des 4 jours depuis 1991 !!! Et cela n’a eu aucune influence comparative sur les résultats des élèves lors des différentes évaluations nationales !

Notons également que les résultats PISA, publiés par l’OCDE et souvent évoqués, concernent des enfants qui ont fait leur scolarité en primaire avec des rythmes à 4,5 jours ! Il semble difficile de nous faire croire que revenir à un système de 4,5 jours va permettre l’amélioration des résultats scolaires.

Ø Le problème de la semaine de 4 jours : son week-end trop long.
Pourtant les chrono-biologistes et spécialistes sont unanimes : la semaine de 4 jours est délétère pour les enfants. Elle perturbe leurs rythmes biologiques et donc leurs rythmes d’éveil et d’attention nécessaires aux apprentissages.
Ils sont également tous d’accord pour dire que ce qui ne va pas dans cette semaine de 4jours, c’est la trop longue durée du week-end !
Aussi le décret imposé par Mr Peillon ne résout rien !!!


Ø Des pics d’attention des élèves sur la journée et sur la semaine non exploités.
Concernant les périodes de pic d’attention et d’apprentissage des élèves, notons que faire le choix de placer les temps d’activités périscolaires en fin d’après midi revient à supprimer autant de temps d’apprentissage efficace pour les élèves. C’est pourtant une proposition majeure de ce décret !

Si l’on s’intéresse aux pics d’attention sur la semaine, l’incohérence est encore plus flagrante !
Les études (de François Testu par exemple !) nous montrent qu’auparavant, lors de la semaine de 4,5 jours avec le samedi, le pic d’attention sur la semaine était observé le Jeudi ou le vendredi ! C'est-à-dire juste après la pause du mercredi ! Alors que l’attention n’était pas optimale le samedi, malgré trois jours d’école consécutifs !

Ø Aucune matinée d’apprentissage supplémentaire !
Comment dès lors affirmer que les enfants « gagnent » une matinée d’apprentissage avec le mercredi matin travaillé ? Si c’est pour que l’attention diminue le reste de la semaine, quel intérêt ?
En effet les témoignages des enseignants et des parents rapportent souvent qu’avec le mercredi travaillé l’attention diminue le jeudi, et encore plus le vendredi !
Pour remédier à ce problème, dans les écoles où la réforme est en place, la plupart des enseignants se retrouvent contraint de faire des matinées « allégées » le mercredi, sans apprentissages.
BILAN : aucune matinée d’apprentissage supplémentaire !

Enfin, pour citer une chrono biologiste, Claire Leconte, s’adressant au ministre : « Comment peut-on croire et faire croire que diminuer simplement la journée d'une demi heure – ou de ¾ d'h -  va permettre un mieux apprendre pour tous les enfants  et un mieux-vivre de tous ? Ce n'est pas l'allégement des journées de classe tel que vous le concevez qui permettra d'améliorer l'efficacité des apprentissages, mais bien une meilleure répartition du temps scolaire ».

A VOIR :



V)              La réforme des rythmes scolaires coûte très cher aux contribuables

Ø  Une réforme qui n’est pas gratuite
La réforme est présentée comme un dispositif proposant des activités gratuites pour tous. Il s’agit d’un leurre. En effet, la collectivité doit financer l’application de la réforme. Et bien que des aides soient proposées, le reste à charge est encore très important et oblige les communes à choisir entre augmenter les impôts locaux ou faire payer les activités aux familles.
La première solution touche de plein fouet le pouvoir d’achat de la population et augmente les inégalités entre communes.
La deuxième creuse les inégalités sociales en remettant en cause le principe de gratuité de l’Ecole. Elle ajoute de nouvelles charges aux familles qui devront peut être renoncer à inscrire leurs enfants à d’autres activités auxquelles ils avaient l’habitude de participer.

Ø Des élus pris en étaux.
De nombreux élus se sont déjà ouverts à ce sujet et refusent de faire supporter le poids de ces dépenses aux ménages.
En effet, le financement de cette réforme est le principal point de difficulté exposé par les maires dans sa mise en place, rejoint par la difficulté à trouver des personnels encadrants de qualité pour les TAP et l’organisation des emplois du temps (gestion des transports, des cantines, des locaux, etc..).

L’Etat s’est engagé à débloquer un fond d’amorçage de 50 à 90€ par enfant.
La CNAF peut compléter cet apport mais les modalités de demande d’aide restent très complexes et difficiles.
Malgré tout, le coût réel de cette réforme, de 150 à 500€ par enfant selon les sources, à laquelle s’ajoute la baisse de la Dotation Globale de Fonctionnement accordée aux maires, remettent en question l’équilibre budgétaire des communes dans un contexte économique déjà fragile. D’autant plus que l’Etat ne s’est engagé à soutenir les communes que jusqu’en 2015 ! Et après ?
De toutes manières, que ce soit l’Etat, la CNAF ou les mairies qui financent cette réforme des rythmes scolaires, dans tous les cas c’est le contribuable qui paye ! NOUS !

A VOIR :




VI)           La réforme des rythmes scolaires déstructure l’environnement des enfants (famille, associations…)


Ø  Une réforme qui déstabilise la cellule familiale

La vie des familles est rythmée par l’école, l’emploi, les loisirs, et ce rythme est actuellement extrêmement soutenu pour les familles dont les deux parents travaillent. Impossible pour la plupart des parents de chercher son enfant à l’école en milieu d’après midi.
Pour trouver un équilibre familial, nombreux sont les parents qui arrivent à se libérer une journée par semaine pour se consacrer à leurs enfants. La réforme telle qu’elle est prévue ne permettra plus ce temps de retrouvailles familiales, d’échanges et d’activités diverses.



Ø  Une réforme qui a des conséquences sur tous les modes de garde des enfants
Les assistants maternels qui gardent des nourrissons ne pourront pas réveiller ces derniers pour aller chercher de plus grands enfants à l’école en pleine après-midi à l’heure de la sieste. De ce fait, le risque est important que celles-ci renoncent à accepter des enfants en périscolaire. D’où l’accroissement des difficultés pour les parents de trouver un mode de garde pour leurs enfants alors que cette problématique est déjà très présente et empêche de nombreux parents de travailler tous les deux, faute de mode de garde approprié.

Ø  Une réforme qui dévalorise les professionnels de l’animation et de l’éducation populaire

Les professionnels et bénévoles de l’animation et de l’éducation populaire ont des compétences et l’ambition de participer à l’épanouissement de l’enfant.
Mais des conditions d’accueil des enfants et de travail inadéquates rendent impossible le développement d’activités de qualité.
Le rabaissement du seuil d’encadrement (décret du 2 août 2013), outre l’insécurité qu’il génère, accentue encore cet état de fait et transforme les activités culturelles, artistiques et sportives en temps de gardiennage.

Par ailleurs, les mairies expriment leurs difficultés à recruter des animateurs (pas toujours formés), pour ces emplois précaires, non valorisés et sous payés, car oui qui accepterait d'être payé ¾ d'heure par jour, 4 jours par semaine ?

De plus la réforme Peillon installe la confusion entre les missions d’Education Nationale et celles du périscolaire, la concurrence entre enseignant et animateur, au détriment de la qualité éducative.

Ø  Une réforme qui nuit à la vie associative culturelle, artistique ou sportive
Le coût de la réforme qui diminue le budget des familles, associé à la fatigue accumulée par les enfants dans la semaine, réduisent d’autant les possibilités des parents d’inscrire leurs enfants aux activités extrascolaires qu’ils pratiquaient déjà ou qu’ils voudraient choisir.
Le coût de la réforme diminue aussi le budget des communes qui ne pourront plus subventionner autant les associations sportives et culturelles locales.
De plus, la disparition du mercredi matin libéré diminue les créneaux horaires utilisables et oblige de nombreuses associations à supprimer les activités prévues dans ces moments.
Par ailleurs, à cause des mauvaises conditions de travail induites par cette réforme, la faible qualité des activités développées en TAP risque de ne pas rendre justice à ces disciplines, alors qu’elles  sont source d’épanouissement pour les enfants lorsqu’elles sont développées dans leur cadre habituel.

Ø  Une réforme qui détruit les initiatives locales de qualité
Depuis près d’une vingtaine d’années, de nombreuses communes ont développé des projets de qualité afin d’améliorer les rythmes de l’enfant (ex : ville de Munster, 68).
Ces projets sont élaborés dans la concertation, sont reconnus de tous et pérennisés.
Malheureusement, ils ne rentrent pas dans le cadre du décret 2013 sur la réforme des rythmes scolaires. Ces initiatives se verront donc stoppées faute de moyens et de validation de l’Education Nationale, et remplacées par un dispositif d’une moindre qualité.

A VOIR :


VII)        Une réforme imposée

Ø  Une réforme décidée dans la précipitation

Annoncée lors du discours d’investiture de François Hollande le 6 mai 2012, la réforme aura mis moins de 9 mois à voir le jour.  Son décret d’application est paru le 26 janvier 2013. Ce temps aura-t-il suffit pour réfléchir aux conséquences d’une telle décision sur le quotidien de millions de familles ?

Mr Peillon se défend pourtant de toute précipitation arguant que le gouvernement de droite avant lui voulait déjà la mettre en place.
En effet Luc Chatel son prédécesseur avait mené une grande concertation qui aboutit au rapport Tabarlot, dont les grandes lignes sont similaires à la réforme de Mr Peillon.
Cependant, rien n’avait été mis en place.
Interrogé sur la réforme des rythmes scolaires de son successeur, Luc Chatel estime qu’elle est bonne sur le principe mais que le gouvernement en a négligé certains aspects.
En effet tout le monde est d’accord sur le principe : l’école française va mal et doit être réformée, les rythmes scolaires sont un des facteurs de ce changement.
« Vous avez une bonne réforme mais mal pilotée parce que le gouvernement a péché par excès de confiance et a négligé des sujets » a déclaré Luc Chatel le lundi 18 novembre 2013 au micro de RTL.
 « En premier le contenu : qu'est-ce qu'on fait pendant les heures où il n'y a pas cours ? Ensuite le personnel : il y a un problème de recrutement du personnel encadrant. Et enfin la question du coût. »

Vincent Peillon avance également que tous les acteurs ont été concertés pour la mise en place de cette réforme.
"La réforme des rythmes sco­laire a été pré­pa­rée en concer­ta­tion avec les pro­fes­sion­nels de l'éducation et les col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales", avançait-il notamment.
Pourtant…

Ø  Une réforme appliquée sans la concertation des principaux acteurs

Si les syndicats d’enseignants et associations majoritaires ont pu être consultés lors de la mise en place de la réforme, celle-ci a été imposée sans qu’aucune réelle concertation n’ait été proposée à l’ensemble des parents, enseignants, animateurs ou élus afin de construire ensemble un dispositif pertinent et réalisable. Ce sont pourtant ces personnes qui, chaque jour, œuvrent pour le bien-être et l’avenir de nos enfants.

« Pendant l'été 2012 tous les acteurs du système éducatif ont été consultés » grâce à un questionnaire en ligne…

Les enseignants, principaux acteurs de "terrain" auraient été consultés pendant leurs congés ? C'est peut être pour cela qu'ils ont eu le sentiment qu'on ne leur a rien demandé : la concertation a eu lieu, c'est vrai, mais sans eux, et sans beaucoup de monde d'ailleurs...

Il y a concertation et concertation... Mettre en place un site internet et recueillir les avis de ceux qui se sentent concernés (et surtout qui sont au courant de cette possibilité !) c'est une chose, dégager des heures dans les emplois du temps de tous les professeurs d'école afin qu'ils donnent leur avis sur une question c'en est une autre !
Mr Peillon (qui ne fait pas toujours n'importe quoi) a mis en place cette réelle concertation pour  l'élaboration des nouveaux programmes, mais cela n'a assurément pas eu lieu pour les rythmes scolaires: seules les "hautes sphères" ont été consultées...

Depuis plus de 20 ans les recherches et rapports sur les rythmes de l’enfant se succèdent… sans jamais obtenir de vrai consensus, sans jamais réussir formellement à prouver qu'une organisation vaut mieux que l'autre quant aux résultats scolaires.... certainement une des raisons (hormis le côté "pratique") qui a fait que si peu de gens se sont mobilisés lors du passage à la semaine de 4j. 


Ø Les instances consultées sont non représentatives.

On peut noter une certaine incohérence lorsque Vincent Peillon prétend avoir la majorité qui le soutien.
Pour les parents d’élèves par exemple, la FCPE, dont le président Mr Roault affirme être favorable à cette réforme, ne représente que 15,49% des parents du primaire !

Pour les enseignants, seulement 25% d’entre eux sont syndiqués. Le syndicat majoritaire, le SNUipp, malgré quelques incohérences du fait d’être dans le comité de suivi de cette réforme, relate fréquemment les dysfonctionnements du décret Peillon.

En fait de nombreuses instances se positionnent contre cette réforme (PEEP) et même pour l’abrogation de ce décret (SNE, SNUDI FO…), ainsi que de nombreux élus et énormément de personnes non représentées se regroupant autour du symbole des gilets jaunes, symbole de sécurité pour nos enfants, car nous veillons sur leur bien-être et leur avenir.

Ø Un décret et non une loi
Et pourquoi d’ailleurs choisir un décret comme support à une supposée refondation de l’école ? Ce sujet n’est-il pas assez important pour nécessiter une loi qui l'officialise ?
Certains élus interrogent  à ce sujet : « Est-ce d’ailleurs un hasard si le gouvernement est passé par un décret et non par une loi pour faire passer ce texte ? Il s’agit d’un transfert non financé de compétences de l’État aux communes, ce qui n’est pas constitutionnel. Or une loi aurait pu faire l’objet d’un recours devant le Conseil constitutionnel et probablement d’une censure sur la base de l’article 72-2 de la Constitution ».
Bien au contraire, c’est une réforme qui nous concerne tous !
La réforme des rythmes scolaire, au-delà de l’école est en fait une réforme de société.
Elle implique l’éducation nationale et ses acteurs  bien sûr, mais aussi les parents et donc les entreprises dans lesquelles ils travaillent (possibilité de libérer un jour ou pas, de venir chercher les enfants à 16h30 ou pas…), les transports, le tourisme, la santé, le sport, la culture…
En ce sens, elle nécessiterait même un référendum pour sa mise en place !

Dans une République, les lois doivent être issues du peuple, pour une plus grande égalité et une plus grande justice, et non leur être imposées comme dans une dictature.


A VOIR :
CONCLUSION :
La refondation de l’Ecole de la République est nécessaire.
En ce sens, la  réforme des rythmes scolaire semble utile mais sa complexité, son coût prohibitif et son manque d’efficacité posent des questions quant à sa priorité.
Quoi qu’il en soit, ce décret mis en place par Messieurs Peillon et Ayrault crée plus de dysfonctionnements et d’inégalités qu’il n’en résout.
C’est pourquoi nous demandons son abrogation, afin de rouvrir le chantier de la réflexion sur les temps de l’enfant, dans une réelle concertation.


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