lundi 31 août 2015

Réforme des rythmes scolaires : où en est Marseille ?

La ville était à la traîne et avait mis du temps à s'adapter l'année dernière. Cela avait perturbé les élèves et les parents de long mois.

En septembre 2014, Marseille n'avait pas anticipé la réforme des rythmes scolaires. Jean-Claude Gaudin avait affronté la colère des parents d'élèves et l'année scolaire a été chaotique.
Cette année, à quelques jours de la rentrée, on joue la carte de l'apaisement. Les temps d'activités périscolaires (TAP) sont enfin mis en place. "Cette année on démarre avec un personnel formé avec au minimum un an d'expérience ce qui est pour nous primordial pour l'accueil et la sécurité des enfants , mais surtout pour l'animation que l'on va mener avec eux", commente Vincent Gaveriaux, secrétaire général de l'IFAC.

Hausse des impôts

Le maire a revu sa copie. Selon les arrondissements, les TAP se dérouleront le mardi ou jeudi après-midi. Mais les parents préfèrent rester méfiants.
Ce sont les impôts qui augmenteront de 4% afin de financer ces TAP. La mairie n'est toujours pas convaincue par l'utilité de cette réforme.

#Marseille paré pour une rentrée arythmique

A Marseille, la situation reste très contrastée dans les écoles où tout n’est pas encore « prêt » sur la question des rythmes scolaires comme l’avait assuré la Ville.

« On est totalement prêt pour le jour de la rentrée », avait assuré Danielle Casanova, adjointe au maire (Les Républicains) de la Ville de Marseille la semaine passée. Une affirmation à prendre avec précaution à la lueur des informations qui commencent à remonter des écoles.
Car la situation ne semble pas aussi idyllique que ce que la Ville voudrait bien le faire croire. « Sur l’ensemble des écoles, la situation est très nuancée », affirme Corinne Vialle, responsable du SNUipp-FSU, en charge du dossier des rythmes scolaires sur Marseille. On pourrait se retrouver avec de très grandes inégalités d’un groupe scolaire à l’autre.

Vendredi, il y avait encore des écoles, où l’information n’avait pas été diffusée. A l’école primaire Azoulay, ce sont les parents d’élèves qui s’en sont chargés. Deux nouvelles associations, l’une basée à Lyon et l’autre à Strasbourg, n’ont pas encore mis en place d’infrastructures, ce qui pourrait générer des retards pour les inscriptions.

Mardi ce sera garderie ou TAP ?

Officiellement, la pré-rentrée des enseignants a lieu ce lundi et, dans nombre d’établissements, les associations ne veulent pas prendre seules la responsabilité de l’organisation d’une année scolaire. La Ville ayant de surcroît supprimé les 200 postes de coordinateurs municipaux qui faisaient le lien dans les écoles pour les remplacer par des directeurs d’activités périscolaires, agréés par le...

Qui sont ces animateurs qui s'occupent de nos enfants ?

Acteurs des temps périscolaires, ils expliquent ce qu'est leur métier

Ils sont les premiers à être au contact des enfants lors des temps d'activités périscolaires (TAP) et, à cet égard, ils sont souvent la cible des critiques soulevées par la mise en place des nouveaux rythmes scolaires depuis la rentrée 2014 : beaucoup d'animateurs feraient de la garderie, aux dires des parents et des enseignants.
Mais difficile de dresser un portrait type de celui qui entrera dans les classes les mardis ou jeudis après-midi. Du jeune étudiant à double casquette au retraité qui souhaite transmettre sa passion aux enfants, les âges et les profils se confondent. Selon Audrey, animatrice depuis quinze ans et coordinatrice de l'association Pile-poil, le métier d'animateur à longtemps souffert d'un manque de crédibilité. 

"Des vacances tous frais payés dans des colos"  

"Avec le BAFA présenté en seule porte d'entrée, pendant des années l'animation était une voie de déstockage pour des personnes qui cherchaient à trouver un emploi rapidement, ou d'autres qui étaient attirées par le côté bling bling du job : des vacances tous frais payés dans des colos."
Mais la rentrée 2014 change la donne : "on a découvert qu'il nous fallait des professionnels de l'animation capables de gérer un groupe d'enfants, de monter un projet pédagogique cohérent, et de développer des activités adaptées aux capacités de chacun."
Cette année, les associations en charge des TAP auront le statut d'Accueil Collectifs de Mineurs, ce qui impose des règles précises en matière d'encadrement. Désormais, il faudra un animateur pour 14 élèves de maternelle, et 18 élèves en école élémentaire. Les effectifs des associations devront comporter au minimum 50 % de diplômés (BAFA ou équivalent), et au maximum 20 % d'animateurs non qualifiés. 

"C'est tout simplement impossible de ne prendre que des titulaires du BAFA"  


Les 30 % restant seraient des stagiaires en cours de formation. Dans les faits, trouver des animateurs qualifiés est loin d'être évident. Pour ...

dimanche 30 août 2015

Rythmes scolaires : le mensonge des activités gratuites

Dès 2013, Vincent Peillon, alors ministre de l’Education Nationale, nous vendait sa réforme ainsi : "Pour la première fois, la France va offrir à tous ses enfants des activités périéducatives gratuites", comme le poney, la musique…
Pourtant rien n’est moins faux !
En cette rentrée 2015, après un an de généralisation de la réforme des rythmes scolaires, tout un chacun peut constater que ce n’est pas le cas : la réforme coûte cher, les activités périscolaires ne sont pas gratuites !
Ce sont tous les français qui en payent la facture, et le gouvernement qui se décharge sur les communes.



Des activités payantes dans la moitié des cas, une augmentation d’impôt ou des dégradations dans l’autre

Comme nous l’indique le rapport publié par le ministère de l’Education Nationale, alors qu’en 2014 déjà 20% des communes proposaient des activités payantes, en cette rentrée 2015 elles sont près de 50% à le faire : les activités périscolaires sont payantes dans la moitié des cas !
Certains parents se voient obligés d’arrêter de travailler pour récupérer leurs enfants au lieu de les laisser en TAP (Temps d’Activités Périscolaires).
Mais ça ne s’arrête pas là : car il ne faudrait pas oublier qu’entre cette réforme et les baisses de dotations, les communes sont prises en étau.
La réforme des rythmes scolaires représente un surcoût de 10 à plus de 50% pour 68% des communes !



Aussi par le principe des vases communicants, pour pouvoir fournir des activités, qui parfois se limitent à de la garderie, elles tentent de trouver des solutions rarement satisfaisantes :
·        augmenter les impôts locaux
·        augmenter les tarifs des autres prestations déjà payantes comme la cantine scolaire,
·        faire appel à des sociétés privées,  des sponsors,  dont l’intervention au sein des établissements publics pose bien des questions éthiques sur la neutralité de l’école républicaine,
·        réduire d’autres prestations (comme en témoignent les disparitions de nombreux concerts et feux d’artifices cet été), notamment les subventions aux associations.

Ainsi comble de la réforme, alors qu’elle devait favoriser l’éveil à la culture et au sport auprès des jeunes, cette dernière finit par appauvrir leur environnement culturel et sportif !


Une réforme qui coûte cher à tous

Cela ne vous suffit pas ?
Les maires ne sont pas les seuls à devoir jongler avec les budgets : la réforme des rythmes scolaires coûte près de 80 millions d’euros de surcoût aux Conseils Généraux !
80 millions que doivent assumer les contribuables départementaux.
Autant d’argent qui ne sera pas utilisé pour les autres missions du département : entretien des collèges, aide aux personnes âgées, aide sociale à l’enfance...

Sur le plan national, le gouvernement contribue à la mise en place de cette réforme à hauteur de 50 à 90€ par enfant selon que la commune soit classée en zone sensible ou pas.
Soit avec 6,796 millions d’élèves du premier degré c’est entre 340 et 611 millions d’euros  que doivent assumer les contribuables français pour cette réforme (400 millions selon la ministre de l’Education Nationale, Najat Vallaud-Belkacem), au détriment de nouveaux postes d’enseignants, au détriment du maintien de classes ou même d’écoles ouvertes, au détriment du développement de meilleures pédagogies…



Mais ce n’est pas fini !
La Caisse d’Allocation Familiale (CAF) participe aussi au financement de ces activités et de cette réforme !
Si les communes remplissent les conditions (PEDT, taux d’encadrement par du personnel qualifié, etc…) elles peuvent prétendre à une aide de la CAF à hauteur de 53€ par enfant.
D’autant que le gouvernement lui demande dans le même temps de trouver 2,2 milliards d’économies !
C’est ainsi que la réforme des rythmes scolaires contribue à la dégradation et à la disparition de nos allocations et prestations sociales ! (Les allocations familiales ont été réformées durant l'été 2015 !)
Cette réforme coûte cher, très cher, de 1 à 2 milliards selon les estimations.
Les « activités gratuites » ne sont qu’un leurre.

Cette réforme coûte des milliards pour des résultats nuls sur les apprentissages (74% des enseignants estiment même qu’elle aurait un impact négatif !) et pour augmenter les inégalités (en laissant aux communes la responsabilité de s’occuper des activités périscolaires, les quartiers (villes) défavorisé(e)s le sont toujours autant sinon plus…)


Le vrai responsable : le gouvernement

Il serait facile de critiquer un maire qui ferait payer les activités périscolaires, mais le véritable responsable reste le gouvernement.
L’Etat a mis le feu aux poudres et se désengage, laissant aux communes la tâche d’éteindre l’incendie ! Certaines ont les moyens de le faire, d’autres non.
Aussi, les maires peuvent être responsables de bien des choses, mais certainement pas pour la réforme des rythmes scolaires et ses conséquences (augmentation d’impôts, mauvaise qualité des services…) !
Le gouvernement doit prendre ses responsabilités au lieu d’accabler les maires et leur soi-disant « mauvaise volonté ».
Si des plaintes doivent s’élever, c’est auprès du gouvernement qu’il faut le faire, et non pas pour demander plus de subventions, mais pour un retrait de cette réforme coûteuse et inefficace voire délétère !
Rappelons au Premier Ministre Mr VALLS qu’un retour en arrière est possible tel qu’il l’a déclaré en conférence de presse à Matignon le vendredi 29 aout 2014 : « Ce qui marche doit être maintenu, ce qui ne marche pas doit être réétudié ou abandonné ».
Il est grand temps de réétudier le fonctionnement de l’Education Nationale et d’abandonner cette réforme.


Pour plus d’informations :
Site national nevE :  www.collegiale-neve.fr
Groupes départementaux Gilets Jaunes : sur FACEBOOK
Le dossier de presse des Gilets Jaunes.

Le décryptage du « point d’étape » ministériel sur les rythmes scolaires par nevE. 

mercredi 26 août 2015

Question rythmes scolaires, à #Marseille , difficile de faire pire que l’an dernier

Après deux années de cafouillage, la réforme commence à se mettre en place à Marseille, avec le démarrage, mardi, des inscriptions aux activités périscolaires.

« Depuis lundi le téléphone ne s’arrête pas de sonner», affirme la standardiste de l’IFAC. Beaucoup de parents sont inquiets et ne veulent pas revivre les mêmes problèmes que par le passé ». L’institut de formation et d’animation est devenu leader sur le marché de l’organisation des temps d’activités périscolaires (TAP) après avoir remporté la plupart des appels d’offre dans les écoles des 4e, 5e, 6e 7e, 11e et 12e arrondissements de Marseille. L’IFAC a été l’un des premiers, hier, a ouvrir le bal des inscriptions pour les TAP, d’autres associations s’y mettent aujourd’hui, en même temps qu’auront lieu les inscriptions cantine. « Au téléphone les gens sont souvent affolés. Généralement, ils appellent la mairie, qui les renvoie vers nous », indique le Centre de culture ouvrière (CCO), autre prestataire.

A moins d’une semaine de la rentrée scolaire, l’organisation des activités périscolaires se met progressivement en place, après deux ans de politique de l’autruche de Jean-Claude Gaudin. Le maire (Les Républicains) de Marseille s’était depuis le début opposé à la réforme des rythmes scolaires, pour des questions politique, puis budgétaire. Un sujet dont il n’ignore cependant pas la portée. Ministre de la ville du gouvernement Juppé de 1997, il avait expérimenté sans succès les après-midi sans cartable. L’associatif intervenait dans l’espace scolaire. La question des temps scolaires, un sujet récurent parmi les politiques.
Le petit Jules qui fera sa rentrée en moyenne section à l’école Neuve Sainte Catherine à Marseille n’était certainement pas encore né. Cette année, sa maman envisage la rentrée avec sérénité. « Ça a l’air plus sérieux que par le passé. Il y aura du théâtre, de la lecture, du conte.» Elle garde en mémoire la multiplication des intervenants, les activités qui relevaient d’avantage de l’occupationnel que du projet pédagogique.
Au centre social voisin de la Corderie, la plupart des salariés ont avancé leur retour de congé pour préparer la rentrée. Elisabeth Caruette, directrice de la MPT et centre social gère avec l’IFAC 8 animateurs et 5 professeurs d’activités entièrement dédiés aux TAP. 5 groupes scolaires, soit 300 élèves sont concernés. Le centre profite d’une certaine expérience dans le domaine et travaille de longue date avec les écoles.

L’école inspire confiance

La Maison des pratiques artistiques (danse) y a pris ses quartiers. David qui fait ...

mardi 25 août 2015

Périscolaire à Marseille : finie la galère ?

Les inscriptions pour les activités débutent aujourd’hui. Le souvenir du fiasco de l’an dernier hante encore les esprits.

Les parents ne voudraient revivre l’expérience pour rien au monde. Pour la première année de la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires, l’expérience avait en effet tourné à la catastrophe à Marseille. Les associations en charge d’organiser les temps d’activités périscolaires (TAP) avaient été nommées dans l’urgence et il avait fallu recruter des animateurs, parfois non qualifiés, en l’espace de quelques jours. Les activités - quand elles avaient lieu - s’apparentaient parfois à de la garderie, aux dires des parents et des professeurs des écoles.
Du côté des associations chargées des activités, qui auront lieu cette année les mardis ou jeudis après-midi, l’optimisme semble régner. Du moins pour celles qui se sont familiarisées l’an dernier avec l’exercice : "Cette fois-ci, on ne part pas de zéro", explique Lætitia Alcaraz, de la fédération des Amis de l’Instruction Laïque 13."L’an dernier, tout s’était fait dans l’urgence, nous avions dû former des équipes très rapidement." La responsabilité du périscolaire impose aux associations choisies de s’organiser et surtout de recruter des animateurs. Nombre d’entre elles n’ont d’ailleurs pas encore bouclé le recrutement.
Sur internet, les annonces pour des postes d’animateurs fusent:"C’est très difficile de trouver des titulaires du BAFA, ils sont rares à Marseille", explique Vincent Gaveriaux, secrétaire général de l’IFAC. "Nous allons recruter des animateurs non diplômés que nous formerons nous-mêmes." La ville impose aux associations un taux de 80% d’animateurs qualifiés. Il ne faudra cependant pas s’attendre à avoir à la rentrée ce pourcentage d’animateurs titulaires du BAFA où d’un diplôme équivalent, car nombre d’entre eux seront en formation.

Quel programme ?


Il est demandé aux associations de mettre en place une variété d’activités, conformes aux thèmes définis par la mairie : la santé, la protection de l’environnement, la citoyenneté et le sport. La plupart du temps, l’année sera ...

Marseille dans le rythme dès la rentrée

Dans certaines écoles marseillaises, les inscriptions pour les temps d’activités périscolaires commencent ce mardi.

Marseille dans les starting-blocks, prête pour un démarrage des temps d’activités périscolaires (TAP), dès les premiers jours de la rentrée. C’est désormais devenue réalité avec le lancement dès aujourd’hui des inscriptions aux activités dans les 444 écoles de la ville. Depuis ce matin et jusqu’à la fin du mois de septembre, les parents peuvent consulter la fiche école de leur enfant pour connaître la structure désignée, chargée de les accueillir le mardi ou jeudi après-midi, en fonction du découpage du secteur scolaire. Le site internet de la Ville de Marseille fournit un grand nombre de renseignements et dirige les familles vers l’association référente ou, à défaut, l’accueil collectif de mineurs, un nouveau service mis en place par la Ville pour assurer le suivi des activités.

La Ville a pris toutes les précautions d’usage, histoire de faire oublier les deux précédentes années de réforme des rythmes scolaires chaotique.
Chacun devrait facilement s’y retrouver, reste à entamer les démarches administratives qui pourront se faire en même temps que l’inscription cantine. Les 444 écoles ayant été divisées par deux depuis le nouveau redécoupage deux après-midi par semaine. Soit 212 groupes scolaires, dont 183 seront gérés par des associations et les 29 autres directement par la Ville de Marseille. Danièle Casannova, adjointe au maire (UMP) en charge de l’éducation, affirme que ...