En cette fin
d’année scolaire, le gouvernement vient de publier un « point d’étape », premier bilan sur la réforme des
rythmes scolaires qui a été généralisée à la rentrée 2014.
Néanmoins
sur bien des points ce rapport ministériel nécessite une deuxième lecture afin
de mieux comprendre les réalités de cette réforme et de la situation que ce
bilan ne souligne pas toujours.
Aussi nous
vous en proposons un décryptage détaillé qui au final permet de comprendre que
cette réforme n’est pas la bonne.
RESUME :
Cette
réforme n’a pas seulement suscité « des
interrogations » mais une
réelle opposition et un grand mécontentement que le gouvernement a
tout fait pour faire taire.
Pourtant, 3 ans après son annonce et les
premières grognes de maires de 2012 et grèves enseignantes de janvier 2013, la réforme des rythmes scolaires a
toujours du mal à être acceptée et fait
toujours parler d’elle !
Ce qui est
tout à fait logique puisqu’elle n’atteint
absolument pas ses objectifs :
·
Améliorer la maitrise des savoirs
fondamentaux ?
Cette
réforme ne peut y contribuer !
Au contraire
74% des enseignants jugent que la
réforme a un impact négatif sur les apprentissages !
·
Lutter contre des inégalités
sociales ?
Cette
réforme ne le fait pas!
Au
contraire, en laissant aux communes la
responsabilité de s’occuper des activités périscolaires, les inégalités ne font que se renforcer !
D’ailleurs les activités proposées deviennent payantes en 2015 pour la moitié des communes françaises !
De plus elle exclut les enfants porteurs de
handicap et les restrictions budgétaires ne permettront pas de rétablir la
situation.
Enfin il
reste près de 85% des écoles privées qui
ne mettent pas en place cette réforme, illustrant une différence de
traitement et favorisant la fuite des élèves vers ces institutions.
Alors que
les PEDT sont évalués immédiatement afin de favoriser leur mise en place, rien n’a été fait pour évaluer les effets
de la réforme sur les résultats scolaires !
Il faudra pour cela attendre la rentrée 2015 avec le
lancement de 2 études dont les résultats
seront connus en 2017. Avec elles seront lancée une étude qui porte sur la
fatigue des enfants et une autre étude sur l’impact de la réforme sur le
travail des femmes.
Mais aucune de ces études ne fera de
réelle comparaison entre le système « semaine de 4 jours » et celui
« réforme des rythmes scolaires ».
Alors qu’il
aurait « suffit » de faire passer les évaluations nationales de 2013
aux élèves qui sont passés aux nouveaux rythmes scolaires et de comparer les
résultats pour se faire rapidement une idée. C'est-à-dire en gardant le même outil d’évaluation et non en le changeant comme
cela est prévu.
Le
gouvernement justifie cette réforme en affirmant que la « semaine de 4 jours » instaurée en 2008 aurait un impact
négatif sur les apprentissages. Orles études internationales PISA et les
récentes études nationales CEDRE qui portent sur cette période nous montrent
que c’est faux.
Par ailleurs contrairement à ce qui est dit, la réforme des rythmes scolaires diminue
les moments disponibles pour les apprentissages, où
la faculté de concentration
des élèves est la plus grande !
Le gouvernement, à contrario de son discours habituel, reconnait qu’il y
a « une attention particulière à apporter » pour les maternelles… Si l’on met ce discours en rapport avec la
création potentielle des « jardins d’éveil », certains s’inquiètent déjà de la
disparition de notre école maternelle…
Si le
gouvernement se félicite qu’ « à la rentrée 2015, le seuil
de 80 % des communes couvertes par un PEDT
aura été dépassé. », il ne faut cependant pas y voir une
adhésion des maires à cette réforme. Ils sont encore nombreux à être mécontents
mais la mise en place d’un PEDT était
obligatoire afin de toucher les subventions de l’Etat.
Rappelons d’ailleurs que favoriser la création de PED « T »,
c’est favoriser une éducation qui varie selon les Territoires et donc
favoriser les inégalités !
Le gouvernement nous rappelle qu’il soutient les communes
financièrement, cependant de nombreuses enquêtes ont démontré que les aides de l’Etat ne permettaient pas de
compenser complètement les dépenses mise en jeux pour appliquer cette
réforme.
Un autre problème
majeur rencontré par les collectivités pour mettre en place cette réforme est le manque d’animateurs qualifiés. Mais
les seules réponses apportées par le gouvernement se font en rognant sur la
qualité ou sur la sécurité.
De plus, cette organisation facilite la possibilité de dérives
idéologiques et/ou partisanes en
laissant les municipalités choisir les activités et les animateurs qui
s’occuperont des enfants.
Enfin, les
activités proposées font souvent doublon avec le programme de l’éducation
nationale et c’est bien légitimement que les
enseignants se sentent dépossédés de leurs fonctions.
L’Organisation
du Temps Scolaire (OTS) reste assez stable entre 2014 et 2015. Mais que ce soit
le système global (décret Peillon) ou le système expérimental (décret Hamon), la réforme des rythmes scolaire ne change
rien ou aggrave le problème de rythme biologique de l’enfant soulevé par les
chrono biologistes !
https://drive.google.com/file/d/0B7zpq9EmT4DFSWdmV0laVjJMaFk/view?usp=sharing