mercredi 23 juillet 2014

Rythmes: le TA de Strasbourg annule les délibérations de refus, les Gilets Jaunes accusent

Le Tribunal administratif de Strasbourg, saisi en référé par le préfet,  a prononcé  l’annulation de délibérations prises par plusieurs communes alsaciennes afin de rester à la semaine de 4 jours en septembre prochain.
Pour le tri­bu­nal, l’Etat détient « exclu­si­ve­ment » la « com­pé­tence rela­tive à l’orga­ni­sa­tion des rythmes sco­laires« . Et « une prise de posi­tion par laquelle une auto­rité admi­nis­tra­tive refuse expli­ci­te­ment d’appliquer une norme supé­rieure qui s’impose à elle consti­tue un acte inexis­tant », a-t-il indiqué. Il y a quelques semaines, le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif avait rendu une déci­sion simi­laire face à la déli­bé­ra­tion prise par Colmar contre les rythmes sco­laires. Son maire, fer­me­ment opposé à la réforme, avait fina­le­ment décidé de l’appliquer à la ren­trée 2014, « à titre pro­vi­soire et expérimental ». Début juillet, 32 maires de l’Essonne et du Val-de-Marne avaient envoyé à Benoît Hamon un mani­feste expli­quant qu’ils n’appliqueraient pas la réforme des rythmes sco­laires à la ren­trée 2014. L’un d’eux, le maire de Janvry, dans l’Essonne, avait lancé deux pro­cé­dures juri­diques contre la réforme, dont il attend encore le verdict (cf notre interview). Quelques communes de l’Académie Aix-Marseille  campent sur des positions réfractaires.
Le Collectif des Gilets Jaunes  a émis un communiqué

Communiqué de presse

J’Accuse
A TOUS LES CITOYENS DE FRANCE
Ce message s’adresse à tous les citoyens de France.
« C’est un crime d’avoir accusé de troubler la France ceux qui la veulent généreuse, à la tête des nations libres et justes, lorsqu’on ourdit soi-même l’impudent complot d’imposer l’erreur, devant le monde entier. » (Emile ZOLA – 1898)
Nous, collectif des Gilets Jaunes, protestons depuis maintenant plus d’un an contre la mise en place de la réforme des rythmes scolaires.
Nous sommes nombreux, parents, enseignants, élus, mais également certains inspecteurs de l’Education Nationale et DDEN à ne pas cautionner ces deux décrets (Peillon et Hamon) qui passent en force contre les intérêts des enfants, des familles, des collectivités.
Nous ne sommes pas des habitués de la contestation, nous n’avons pour seul but que la protection des intérêts des enfants de l’école publique. Notre union dépasse donc tout clivage politique.
Devant les difficultés rencontrées et exprimées par tous les acteurs pour donner du sens à cette réforme dont les enjeux économiques au niveau européen et de l’OCDE sont à peine dissimulés, le gouvernement a estimé nécessaire de mettre en place une campagne de propagande menée tambour battant par Monsieur Peillon puis par son successeur Monsieur Hamon.
A coup de sondages bien arrangés et de monologues devant radios et télévisions, Monsieur Hamon s’est imaginé avoir convaincu une opinion pourtant déjà réticente.
Lorsqu’une réforme est noble dans ses intentions et bien pensée, nul besoin d’un tel matraquage médiatique, d’autant plus que les opposants à la réforme ainsi que leurs arguments n’ont eu accès aux médias que de manière à fournir l’illusion que la parole leur avait été donnée.
Mais la réalité est toute autre : en effet, cette réforme bouleverse complètement le quotidien des enfants, les prive bien souvent de leurs activités extrascolaires choisies et de qualité, de la relation avec leurs grands-parents, les fatigue outre-mesure en leur imposant des heures supplémentaires de garderie, cette réforme met trop de petites communes à genoux financièrement, sollicite la contribution des familles ou de l’ensemble des contribuables d’une commune pour des activités périscolaires trop souvent décevantes, va forcer des femmes à arrêter leur activité professionnelle car l’emploi du temps de leurs enfants ne correspondra plus au leur.
Cette réforme occulte totalement le fait que nos écoles publiques accueillent des enfants handicapés, malades et porteurs de troubles divers. Ces enfants-là n’ont pas le même traitement, n’ont pas droit aux activités périscolaires soi-disant si enrichissantes et pour ceux qui ont des soins et des suivis réguliers (le mercredi matin), une matinée supplémentaire, c’est beaucoup trop de fatigue pour eux à fortiori…
Pourtant le défenseur des droits avait alerté le gouvernement sur cette question en décembre 2012 durant la préparation du décret Peillon !
Enfin, au-delà des coûts financiers spécifiques à cette réforme, ce sont les relations entre l’Etat et les communes dans le fonctionnement des écoles qui sont mises en cause (transfert de charges, de responsabilités…) Tant que cette question ne sera pas résolue, clairement définie, la réponse sera différente dans les 23 340 communes ayant une école, creusant ainsi les inégalités entre les enfants et leur droit à l’Education.
Cette réforme, bien que rejetée à deux reprises par les votes consultatifs du Conseil Supérieur de l’Education, s’est vue décrétée, à la suite d’un simulacre de concertation avec des représentants « choisis » des acteurs de l’école, bien loin des réalités du terrain, et aujourd’hui contestés dans leurs propres rangs.
Cette réforme prétend réduire voire faire disparaître les inégalités; l’effet produit se révèle être tout le contraire. Non seulement elle les creuse mais de surcroît elle tire tous les enfants vers le bas.
En outre, bien souvent leur sécurité ne ...

Suite de l'article sur Provence Education.

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