mercredi 10 février 2016

Rythmes scolaires : comment Arras évalue l'effet sur les enfants

LE FAIT DU JOUR. Elle n'en finit plus de provoquer colère ou déception. La réforme des rythmes scolaires est une nouvelle fois sur la sellette. Avec des maires en première ligne. La ville de Arras a elle lancé un test scientifique pour mesurer l'effet réel des nouveaux rythmes.


« Au signal, on y va. Top ! » Dans la classe de CP de l'élémentaire Voltaire, à Arras, ce vendredi midi, vingt-deux petites têtes fondent sur leur feuille noircie de chiffres. Stylo en main, chacun s'efforce d'entourer, en trente secondes, le plus possible de nombres à deux chiffres dans la liste.
C'est la seizième fois en une semaine qu'ils répètent cet exercice. Bachotage? Non. Ceci est un test scientifique. Le premier du genre, initié par une commune pour mesurer, le plus précisément possible, l'effet réel des nouveaux rythmes scolaires sur les enfants.

La ville, engagée tôt dans la réforme, veut en faire un bilan exemplaire. Toute la semaine dernière, dans la ville, 300 élèves de maternelle, de CP et de CM 2 de huit écoles de la ville se sont prêtés au test d'attention quatre fois par jour. Le bilan, attendu pour mars, montrera leur niveau de concentration le matin, avant le déjeuner, en début d'après-midi et à la fin des cours. Pour affiner l'analyse, les parents sont mis à contribution : ils doivent noter chaque jour les heures de coucher et de lever de leurs enfants. L'expérience est coordonnée par un chronobiologiste de l'université de Tours (Indre-et-Loire), François Testu.

Les résultats pourraient conduire la...

« Sans le repos du mercredi, mon fils est épuisé »

Rim, mère d'élève à Paris (XXe)

Hier, à 15 heures, à la sortie de l'école primaire Planchat à Paris (XXe), il y avait plus de parents que d'habitude faute d'ateliers périscolaires. Selon les chiffres de la mairie, 22 % des animateurs étaient en grève dans la capitale pour dénoncer le manque de formation et la multiplication des « petits » contrats.
Un mouvement qui sera reconduit vendredi. Si certaines mamans, comme Virginie, apprécient les ateliers jugés diversifiés, la plupart ne digèrent pas la perte de la coupure du mercredi. Désormais, il y a classe le matin. « Ça m'embête parce que je ne travaille pas de la journée », explique Virginie, dont la fille est en CE 2. Le fils de Rim, lui aussi en CE 2, ne profite pas des ateliers puisqu'elle peut venir le chercher directement à l'école. Pourtant, « sans le repos du mercredi, il est épuisé ». « Les enfants n'arrivent pas à suivre car ils se lèvent tôt cinq jours d'affilée », ajoute Chloé. « Je vois la différence car mon aîné a vécu les deux systèmes et il est beaucoup plus fatigué », compare Mathilde, qui aurait ...

Rythmes scolaires : l’heure des comptes

LE FAIT DU JOUR. Elle n'en finit plus de provoquer colère ou déception. La réforme des rythmes scolaires est une nouvelle fois sur la sellette. Avec des maires en première ligne.


Il y a des mots qui font l'effet de chiffons rouges. L'expression « rythmes scolaires » en est un pour l'Education nationale. Dans les rectorats, vite, les herses se dressent quand il s'agit de questionner la première réforme éducative lancée dans le quinquennat de François Hollande.
L'actuelle locataire de la Rue de Grenelle, Najat Vallaud-Belkacem, déjà aux prises avec une fronde persistante contre sa réforme du collège, n'a guère intérêt à ce que se rouvre un front sur ce sujet épineux.

Mais il sera difficile de couper à l'inventaire. Les grandes métropoles, par la voix de leur association France urbaine, viennent de lancer un appel à la ministre pour qu'un bilan soit tiré des effets pédagogiques des nouveaux rythmes. D'autres communes, comme Arras, ont engagé des spécialistes pour faire évaluer leur politique locale... et ne se priveront pas pour réclamer bientôt de l'Etat la même introspection.

Triste panorama


A gauche aussi, certains froncent les sourcils. Dans un rapport parlementaire sur le sujet publié mi-janvier et présenté par le député PS Yves Durand, la « refondation de l'école » engagée en 2012 pour relever le niveau des élèves les plus faibles se serait tout bonnement perdue dans le désert, victime d'un « affadissement » de ses objectifs et de...

mardi 9 février 2016

Rythmes scolaires : les communes à la peine

C'est la deuxième année que la réforme des rythmes scolaires est appliquée partout, mais déjà certaines communes rencontrent de très grosses difficultés pour financer les activités péri-scolaires.
 Sur le temps périscolaire, les situations varient d'une commune à l'autre. Certaines villes organisent des activités, d'autres non. Et aujourd'hui, de plus en plus de mairies décident de faire payer ces activités aux parents.

C'est le cas à Pierrefitte sur Seine, en Seine-Saint-Denis, où est allée Sonia Bourhan.
Cette ville compte 12 groupes scolaires, plus de 4000 élèves, 100 de plus chaque année.
Ici, les activités sont concentrées sur un après-midi par semaine pour dégager du temps pour l'école le mercredi matin. Les TAP, temps d'activités périscolaires, sont gratuits.
Mais la commune vient d'annoncer qu'elle ne pouvait plus financer.
A la rentrée prochaine, les parents devront payer comme pour le centre de loisirs, en fonction du quotient familial. 

Retrouvez l'émission en podcast et interviews sur France Inter : http://www.franceinter.fr/emission-le-zoom-de-la-redaction-rythmes-scolaires-les-communes-a-la-peine

Rythmes scolaires : Orientations budgétaires de Marseille : Réduire encore la voilure

« Le contexte budgétaire dans lequel s’élabore le budget primitif 2016 reste marqué par l’atonie de nos recettes, en lien avec l’objectif gouvernemental d’assainissement des comptes publics », avance Roland Blum, rapporteur des orientations budgétaires, pour qui« désengagement financier de l’État, accroissement des charges municipales pour la mise en œuvre des rythmes scolaires, sont autant de contraintes qui pèseront sur le budget 2016. Contraintes qui imposent la poursuite du plan d’économies pluriannuel initié, tant dans le fonctionnement de la collectivité qu’en investissement  ». Un propos qui ne convaincra en rien l’opposition.
Roland Blum justifie dans un premier temps : « Contrairement à ce que certains avancent nos ratios sont bons » et d’évoquer un audit « qui met en lumière une situation financière saine ». Et comme un véritable leitmotiv de la municipalité, depuis quelques jours, il lance : « Et nous n’avons de leçon à recevoir de personne ». Puis d’insister sur les contraintes « qui pèsent lourdement avec une croissance française qui est la plus faible d’Europe, un ralentissement de l’économie chinoise et une situation explosive au proche et au Moyen Orient. De plus, les contraintes imposées par l’État vont perdurer alors qu’elles n’ont aucun résultat positif à ce jour ». Il cite la dotation globale de fonctionnement (DGF) qui est de « moins 20,4 millions d’euros. 49 millions sur trois ans pendant que les rythmes scolaires nous coûtent 25 millions d’euros, même si l’État nous accorde 3 millions supplémentaires pendant trois ans ». Il n’omet pas de signaler l’impact de la création de la métropole « considérable pour les communes ». « L’ensemble du cadre financier général de la métropole sera défini par le pacte de gouvernance financier et fiscal soumis à adoption du Conseil de métropole en 2016 et il ne manquera pas d’avoir des répercussions pour la ville », prévient-il.

Les dépenses de fonctionnement seront limitées

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Roland Blum (LR) , adjoint au maire en charge des finances (Photo Robert Poulain)
Alors, les dépenses de fonctionnement, annonce-t-il, « seront limitées ». Toutefois, des dépenses conjoncturelles sont annoncées, « L’Euro 2016 implique une ...

lundi 8 février 2016

RYTHMES SCOLAIRES : UNE ÉVALUATION DE LA RÉFORMES DEMANDÉE PAR LES ÉLUS

Mieux connaître les impactes de la réforme.


L’association France urbaine demande dans un communiqué qu’une évaluation précise de la réforme des rythmes scolaires au primaire soit engagée. Cette association née de la fusion de l'Association des Maires de Grandes Villes de France et de l'Association des Communautés Urbaines de France, regroupe les élus des métropoles, des grandes communautés et des villes centres ou périphériques. Elle compte, au 31 décembre 2015, 99 membres de toutes tendances politiques confondues, représentant près de 30 millions d'habitants.



« Au cours de la réunion de leur commission éducation, mercredi 27 janvier 2016, les élus de France urbaine, présidée par Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, président de Toulouse Métropole, ont exprimé le souhait d'une évaluation de la réforme des rythmes scolaires entre les collectivités locales et le ministère de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
 
L'objectif serait de mettre en perspective, dans un contexte de diminution de la ressource publique, les moyens mis en œuvre par les collectivités au regard de l'amélioration des performances scolaires attendue par la réforme. A cette fin, les élus souhaitent rencontrer rapidement la ministre, Najat Vallaud-Belkacem.
 
Cette évaluation conjointe, demandée fortement par les élus urbains, permettrait précisément d'examiner les impacts de la réforme sur le fonctionnement et l'organisation des écoles tout en distinguant le cas de la maternelle de celui de l'élémentaire. 
 
Ce serait également l'occasion d'apprécier l'impact en terme de fatigue tant auprès des enfants que des parents. L'évaluation des coûts serait évidemment nécessaire, en plus de celle des résultats scolaires, étant rappelé que la réforme a pour ambition d'offrir aux enfants les meilleures conditions d'apprentissage.
 
Enfin, une étude de l'impact sur l'organisation pédagogique et organisationnelle (recrutements, qualifications...) des temps périscolaires ainsi que sur ...

Mouvement de grève parmi les animateurs du périscolaire à Paris

Les animateurs du périscolaire seront en grève ce mardi mais aussi vendredi prochain, à l’appel de la CGT, du Supap-FSU et de FO. Motif de la colère : les intéressés, qui sont plusieurs milliers, affectés dans les écoles, depuis la réforme des rythmes scolaires, dénoncent la multiplication des vacations et des petits contrats.

Mais également des couacs dans le versement des salaires. Ils souhaitent, enfin, une formation qui leur permettrait de passer un diplôme professionnel. Mais, alors que l’intersyndicale table sur une mobilisation de l’ordre de 60 % à 70 %, la Ville se veut rassurante : « Le mouvement ne devrait toucher que 180 établissements sur les 662 que compte la capitale. Les familles sont informées, mais 90 % des interclasses, 74 % des rythmes éducatifs et 75 % des études et garderies devraient être assurés ». Les grévistes, quant à eux, ont prévu de se rassembler les deux jours, à partir de 14 heures, devant la Direction des affaires scolaires. Ils y dénonceront notamment « inégalité de traitement » parmi les ...